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Ces hommes que j’ai aimés,

 

A J.P

Tu m’attendais

Assis

A mon départ

A mon retour

Je n’osais pas te regarder

J’étais si jeune

J’en ai rêvé  

que tu oses

que tu m’invites

Mes nuits étaient plus douces

toutes hantés par tes yeux

et ta silhouette

Un mur nous séparait

Mur géant

Inaccessible

Infranchissable

Je t’ai rêvé

Tu m’as rêvée

puis 

déjà vieille à l’intérieur

violée

et donc

pestiférée

C'est ainsi qu'une jeune fille se sentait 

et si les viols étaient fréquents

et tus !

Je croyais encore porter la poisse

puis

rien

sinon des souvenirs attendris

de rares rencontres imprévisibles

Vagues fugaces

J’y pense encore

quand le ciel se remplit d’étoiles

 

A M.

Nous nous entendions si bien

Larrons comiques

Toujours sur le concours

Tout était source de jeu

Même le travail

Tout fut dans la danse

Et dans la musique

Dans l'humour

Et le rire

Tendresse

Complicité

Tu aurais tout quitter

J'en aimais un autre

Du moins le pensais-je 

J’ai manqué de courage

 

A E.

C’était toi

Celui qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie

L'ai su très vite

L'ai ressenti 

Une évidence

Je ne fus pas elle

Ou n’y ai pas cru

Pas tant l’écart d’âge

Que ta belle et jeune amie

M'aimais si peu

que j'ai tué jusqu'à ton souvenir

pour revivre

 

A C.

Tu me paraissais si jeune

Avions peu d’écart

Tu avais si peu vécu

Moi j’avais déjà des siècles

n’étais pas encore sortie

des enfers

 

A un homme brisé

Le manque d'amour volontaire pour se préserver n'exclut pas la tendresse.

A d'autres, à tous ceux avec qui ça aurait été possible.  A ceux que j'ai pu aimer aussi dans la réalité. 

Et non, n'y renoncerai jamais, à l'amour. 

 

 

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