Je t'ai aimé plus que tout
Si peu de temps
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Je t'ai aimé même fou
Avec tes yeux d'un autre monde
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Je t'ai aimé comme un hasard
Une pluie de printemps
Une lande sous le brouillard
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Il est des amours qui brisent même le vent du large
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Il est des amours à enfouir
Comme un trésor
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Il est des amours perclus d'avance
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Ne reste que des graines à semer
Nos fiertés en bandoulière
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Nous nous voulions indemnes et purs
Nous voulions plus plus que les autres
Plus qu'avant plus que demain
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Nous avions pris un train sans savoir conduire
Heurtant nos murs inconscients
Blessés de nos peurs et de nos souffrances
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J'écoute des chansons gaies pour m'en tirer
Je frappe mes mots comme d'autres leurs enfants
Leurs femmes leurs amants leurs ouvriers
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Je frappe mes mots et parfois ils s'ouvrent
Sur des vallées verdoyantes
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J'ai froid
J'allume le chauffage sans savoir si je pourrai payer
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J'ai si chaud parfois que je dois m'en justifier
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J'écris comme tu casses des chaises
Des cloisons ou des prières
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Je me force à sourire puis j'imprime
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J'écris comme si mes mots ne servaient plus à rien
Qu'à m'aider à me tendre me détendre à m'élever
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J'écris pour forcer des portes fermées
N'y enfonce plus mes dents ni mes ongles
à quoi bon une hache quand les sourds arrivent au bord des falaises