Vieillir n’ est pas une farce tranquille
Quand le muscle vous bâcle
Et que vos os s’éparpillent
C’est la foudre qui frappe
Sans vous offrir de béquilles
D’une averse torrentielle
La douleur de ses pointes d’aiguille
C’est l’espace !
Il se charge de cordes tout-à-fait invisibles
C’est la glace !
Elle vous enserre de son étau imprévisible
Et c’est le feu !
IL vous brûle si fébrile
°
Vieillir n’ est pas une force puérile
Et moi, je me tords ou bien titube
Je mords parfois
Je laisse tomber
Je laisse tomber objets, miroirs, devoirs, savoirs, grimoires
Je vous laisse tomber
Mais moi je m’ échappe !
Et alors, je danse
Je joue avec mes douleurs
Je jongle vous dis-je
Je fais l’acrobate !
Et tous les arbres du monde
Sauf le poirier
Et j’ai toutes les peines du monde à …
Mais je prends toutes les peines du monde
Sans y ajouter la mienne
Et je pense à toi l’ Africain
Si jeune et torturé dans ton pays
A toi et à ton nom
Ce prénom si doux donné ailleurs
A tes rires qui cachent tout
Et je pense à toi le Syrien
L’ Ukrainien ou l’Ukrainienne
A ceux qui n'ont rien
Et je danse
Et je crie
Et c’est tout l’appartement qui tremble
J’aimerais pleurer
N’y arrive plus
Alors je jette des mots sur le net
Comme d’autres des pierres
Moi aussi, je jette des cailloux
Et même des couteaux
Je préfère les jeter sur les vrais fous