La plage est racée
Dans l'océan de mon coeur
Vous disparaissez
Où finit la terre
Les cabanes de pêcheurs
Vont cabrioler
Dessous les embruns
Là où tu perçois un phare
J'y bois Don Quichotte
Tout objet s'échoue
Sur la trocante d'été
Sauf ce Don Quichotte
Face à l'océan
Aux tumultes de tes morts
Je ne suis qu'une île
L'océan est courbe
Mon désir est morcelé
Dans le ciel, deux mouettes
les vagues murmurent
Une histoire à ce marmot
Au remou du sable
Digue de rochers
Sont-ils dingues les touristes
Qui rident la dune?
Des vieux sur la marge
Sur le sable un os de seiche
Et leur chien mâché
Les vagues impriment
Un tiroir à la crevette
L'océan s'écarte
Horizon orange
Les pins sont des spectres noirs
Des nageurs posthumes
Je suis à la face
Du phare de Cordouan
L'océan m'embarque
Tâches de couleurs
Ils tranchent sur la jetée
Et teintent l'écume
L'océan me saoule
Et dodelinent les dunes
Limaces des sables
Derrière mon dos
C'est un serpent endormi
La dune aux chardons
Quand l'océan se retire
Tous ces corps sont des mollusques
Qui cernent ma soif
Tout cru sur le sable
Mais quel joli corps d'athlète
Tente mon regard
C'est l'or qui s'arrime
Sur la cime des grands pins
Et vif, l'écureuil
La plage s'est cassée
Dans le sable de mon coeur
Vous apparaissez
Dans ce pan de sable
Le soleil livre ta peau
Tu pêles, je lèche
Les dunes sont reines
Je m'adonne à nos plaisirs
Et roule un serpent
Les douches sont saines
Je m'adoube à ton plaisir
Louche ton sarment
Le camping est vide
Seuls tremblent les hêtres verts
Et mon corps aride
Tous ces allemands
Alimentent la nature
Mais en toiles dures
En ombres chinoises
Sur la toile si ténue
Des sorciers déchus
Le fleuve blanchit
Où affleurent les pêcheurs
Carrelets levés?
Elle rit Gironde
De l'aneth borde la digue
Et des tamaris
Sourde la Gironde
Allons fendre nos frayeurs
Sur ces jet-skis rouges
Le soleil en prime
Un ciel de pins maritimes
Rimes de pinson
Barbecue d'été
Les gambas sont bien triées
Gamberge l'ogresse
Mes os et ce sel
C'est un squelette en semence
Nostalgie de sable
Toutes ces villas
Administrent ma misère
S'y mirent dévôts
Sur l'île nouvelle
Laissez les oiseaux oser
Briseurs de ramages
Des rochers à huitres
Le phare et ses vitres rondes
Viens! Que je t'affronte
Des rochers à huitres
Un phare et ses hublots ronds
Et nos cuisses blondes
La pinède est belle
Et abrite en ses reins clairs
Deux bouvreuils pivoines
L'océan est dingue
Cumulus blancs sur la digue
J'écris et divague
Dans la marée vive
Et dans l'aboiement des mouettes
Je vois mon roman
Au sommet des pins
Les poètes sont perchés
Tout prêts à sombrer
Dans l'océan rouge
Virent l'encre des poètes
Et ces corps tout blancs
Dans l'océan rouge
Virent l'encre des poètes
Et ces corps mourants
Dans l'océan double
Vivent des doigts de poètes
Voilant les effrois
Sur l'océan pourpre
Les poètes me détroussent
De mots bien trop sales
Moire la jetée
Au remou de mes pensées
Des pêcheurs de moules
Où meurt la Gironde
L'amertume est un estuaire
Porte romanesque
Les dunes sont fines
Entre les chardons bleutés
Des scarabées brillent
Océan et paille
Au bord de ces corps tassés
Les idées pétillent
Ils portent leurs planches
Comme celles du salut
Dans l'océan dur
Marais et canaux
Au milieu des près dorés
De gros chevaux noirs
Roseaux et fougères
Les chênes sont ras et verts
Les songes légers
Médoc 2010
>Merci à Christian qui me corrige quelques fautes...de frappe, non, des mots mal-rentrés. ça arrive! Surtout chez les "bonniches" exploitées par les sarkozystes! j'aimerais un smiley qui éclate de rire et même qui pleure de rire...