Con plainte de la française précaire oubliée

Je porte des chaussettes trouées

Les hauts de ma soeur

Les jeans de ma belle-soeur

Même les strings de mon amie

Quelle splendeur!

J'ai des chaussures éculées

Des fins de mois sans grande faim

Des rancunes sans les Prudhommes

Pas le temps! je croque les pommes

De mes voisins

Quelle horreur!

Je chope des trucs sans préavis

Des névralgies ou des amendes

Des tendinites non remboursées

J'suis sur orbite

Sans y penser

Je récupère

En lettres recommandées

Des attestations  d'emploi de gens friqués

Ma haine PME vient de me dire

Qu'elles étaient inexploitables

Et qu'il fallait dire PÖLE -EMPLOI

Depuis qu'un faux roi

Quel effroi!

J'ai oublié jusqu'à son nom

C'est le copain  à tous ces champions

Qui fraudent le fisc

Nous appauvrissent

Sans culpabiliser

Quelle injustice!

Je candidate sans tituber

J'en ai des offres

Plein mon panier

De ces gens qui ne veulent pas payer

Pas m'écrire de contrat

M'employer au noir

Quelles histoires!

J'ai les offres des impuissants

Des dragueurs chefs de clinique

Des pervers non reconnus

Des frustrés sans couilles au Q

Quelle galère!

Les français ne sont pas tous honnêtes

Il fait bien moche dans mon pays

Que fais-t'on pour les seniors

Qui choment depuis leur 35 ans

Car Ikéa ne prend que des top-modèles

Les entreprises des ouvriers

Qui triment souvent pour pas grand-chose

Parait que c'est la faute aux banquiers

à tous ces cons endimmanchés

Parait que même la gauche n'y changera rien

Parait que Marine fait un tabac

Parait que c'est la faute aux immigrés

Et bien moi, je n'y crois pas!

Quelle audace!

Paraît que le monde n'a jamais été aussi violent

C'est même pas vrai

C'est que du vent!

Lisez-donc vos statistiques

Les guerres deviennent tecnologiques

Les USA ont recours aux exorcistes

ça fait bien du blé pour les pasteurs

Les démons, moi j'y crois pas

Mais les salops

J 'en ai rencontrés

Et  ils étaient tout blancs et bien friqués