Qui ensanglante la terre et ses enfants
Qui sont les plus malades
Qui ne veut point soigner les doux
Lesquels prônent la haine et le profit
Qui se dissimule au fond de tranchées dorées
Qui pille et qui profite
Qui esquive et qui accuse
Qui s'en fout
Qui oublie
Qui sont les purs
Qui sont les autres
Qui sont les forts ou les faibles
Et si tout cela ne rimait à rien
Et si tout cela nous concernait tous
Et si ce grain de sable en moins dans le désert
Cet arbre
Ou cet enfant
Et si je ne cherchais rien d'autre que le plaisir de la recherche
Et si et tous ces sols tous ces las tous ces dos courbés ces mies en difficultés ces rais de discorde tous ces fats
Tous ces dos-rais-mies-fats-sols-las
J'écris pour écrire et crier sans bruits pour trouver un rythme un petit air une chanson de gestes
J'écris pour apprendre à voir et à espérer
J'écris aussi pour t'aimer
Et pour m'aimer moi
J'écris pour me consoler pour avancer pour grandir pour nous comprendre un peu
Pour respirer
Pour aiguiser mes sens et pour les amadouer
Pour garder mon équilibre
Et faire taire la douleur
Pour couper des cordes et en trouver
Pour savoir un peu des autres
J'écris aussi pour t'écouter
Et pour danser légère
Même sous mon armure de sumo
Photo prise à Féériland
http://feeriland.free.fr/index.htmllink
J'écris pour ensemencer un arbre et produire quelques fruits pour gober quelques étoiles à la fraicheur de la nuit pour aimer chaque grain de ta peau même gangrenées pour y trouver les pores assoiffées et celles rassasiées pour trouver des clés inconnues ouvrant sur des espaces nouveaux et pacifiques pour me brûler aussi si un grand froid m'emprisonne pour casser la glace qui enserre tes colères et tes peurs pour apprendre à mourir sans regrets ni haine pour vivre à tes cotés sans craindre les tempêtes ni les guerres de chacun pour apprendre la magie de l'instant présent pour ne pas avoir peur quand l'esprit se referme, pour connaître ces moments de paix, de rire, de beauté, d'insouciance, de savoir et de partage. J'écris aussi pour apprendre à souffrir puisque nous souffrons tous, sans distinction et sans malédiction...