J'ai tout planifié pout t'écrire enfin, attendu ce bel après-midi ensoleillé, ai sorti la table et une chaise de jardin et me suis installée juste en face du prunier en fleurs. J'ai apporté mon papier à lettres le plus élégant et mon stylo-plume préféré, celui avec lequel j'avais écrit "Les chemins bleus de l'amour".
Je me suis préparé du thé et l'ai bu lentement sur la terrasse lumineuse. J'ai débouché mon stylo. Tout était prêt. Le jardin et mon âme même respiraient la plénitude.
Deux pies se sont posées sur le coin d'herbes folles et se sont disputées une miette ou un insecte quelconque. L'ombre d'un amour perdu est passée sur l'allée de mes pensées. Un chien a geulé après quelque passage. J'ai chassé un frelon. L'ombre d'un amour rompu s'est attardé dans la terre inculte de mes lâchetés.
Je ne t'ai pas écrit. Je suis restée assise là, la tête entre mes mains, à n'attendre rien. Je me suis levée et regarde tout ce bleu qui m'inonde les yeux et ce stylo dérisoire.
Demain, le volcan recrachera encore ses cendres...
J'en écrirai un plus gai pout terminer.