Il y a dans tes rêves
ce que j’ai perdu
dans les miens
ce que tu as oublié
des portes à ouvrir
Il y a sur ce lent chemin
plus que ce que nous pourrions en dire
Nous avons passé l’âge
de nous faire aimer de tous
Il y a bien des révoltes légitimes
Si je ne connais pas ta vie
que sais-tu de la mienne ?
Les mots ne sont qu’un état d’âme
une joie, une peine
peine qui s’égaie
joie qui s’amenuise
un caillou
des os
une rivière
une barque allongée
qui, parfois sort de terre
un si petit bout du temps
un voyage
le reflet d’un handicap
qui handicape
Les mots portent des cannes
ou des corsets
ou s’en vont nus et fiers
et se multiplient
volant parfois entre deux tempêtes
Qui es-tu pour jeter les miens ?
°
J'ai connu naguère
un petit dieu tribal
qui voulut remplacer tous les autres
°
Il ne fallait adorer que lui
°
Je l'ai nommé le petit cruel
trop souvent
le grand boucher
°
et ma parole vaut au moins la tienne