Une plante anonyme
Crie sa soif dans un petit pot
Fluette et élancée
Manque de lumière
Suis à la traîne ou trime
Ris me coiffe de plus de peau
Muette ou effacée
Je banque sur les trémières
La lune étrenne une rime
De résonance
J'en surprends l'écho aride
Souriant
Un éclat d'argent
Sur une ville d'ardoises
Un faucheux luisant
Vibrant sur fond d'étoiles
Mes mots filent entre ses pattes
Se jouent d'une lueur
D'un tressaillement
Qui dort qui veille
Qui rêve ou cauchemarde
Qui connais mieux la Camargue
Que ses enfants
Si la solitude m' enlace
L'accompagne d'un fou-rire
D'un rêve doux
En imagine les froufrous
Les contours moelleux
Les cimes étincelantes
Les airs de violon
Et de trompettes
Les ailes de papillon
Les champs de violettes
La nuit égraine des crimes
De haute importance
J'en entends l'écho stérile
Et inquiétant
J'ai arrosé mes graines
Elles parlent aux étoiles
A la terre qui les porte
Puis hochent la tête
Résistantes