Le temps est un voyageur
infatigable
qui s’arrête parfois
sous un chêne
un charme
un jeune sorbier
une source
ou un ruisseau
Il grimpe à la cime des montagne
observe les vallées
puis court, court
sans même s’essouffler
C’est un poème en sursis
dissimulé dans l’espace
ou marchant en ville
qui distribue ses mots
comme d’autres des bonbons
ou des paquets-cadeaux
Tout poème s’affiche
sur la grande route du temps
Tout poète s’inscrit
au moins dans le reflet
des miroirs
et répond aux échos
Il y a toute sorte de poète
et pour chacun
toute sorte de temps
Il y a partout dans l’espace-temps
des plages de poèmes
Mon voisin est rentré
les yeux tout embués
mais apaisé
Il vient de faire piquer son vieux chat
La jeunette lui a fait la fête
Il est le seul en qui elle ait confiance
Son vieux chat
C’était un peu l’âme du jardin
Il régnait sans en avoir l’air
Voici venu le temps des gros mâles
tout écorchés