Je n'ai pas peur de vous
et n'ai plus peur de personne
C'est moi qui m'effraie
Comme j'ai du mal
Comme j'oublie
Comme ça m'obsède
Comme je rame
Entre eaux paisibles
Et folles tempêtes
Comme je remue
Ou me paralyse
Comme, têtue,
tarde à me soigner
recherchant des méthodes de pauvre
Comme je me sens forte !
Comme je me sens faible !
J'ai si souvent perdu mes mots
et leur ai couru après
J' ai eu tellement confiance dans les vôtres
rarement dans les miens
Je mangerai mon oseille et ces pissenlits
en fais parfois mon affaire
avec quelques œufs
un peu de thym
de ciboulette
Un petit coup de rein
et tout ce vert dans mon assiette
Ne rêve plus de plats de gourmets
n' ai jamais rêvé faire fortune
me nourris mieux d'un livre que de mes recettes
sans doute
Je n'espère plus changer le monde
Votez pour les pires
Si ça vous tente
Votez pour vos bourreaux
Et ceux qui nous affament
Ou nous affameront
Enfermez-vous !
Fermez toute frontière !
Vivez en vase clos !
Déclarez que l'autre est la peste !
Appauvrissez-nous encore plus !
Surveillez-nous encore plus !
Construisez vos ghettos de riches
car c'est de ça qu'il s"agit
La cruelle marine malhonnête
Le vil zemmour plein de haine aussi
ne vous en déplaise
Investissez sur Mars ou sur la lune
Développez toutes les technologies qui nous dévorent
Que m'importe !
Sauf pour les enfants
et les générations futures
Que m'importe pour moi !
Tant que je mange des mots et des pissenlits
Et que l'amour me sert de colonne vertébrale