Merci pour les photos que je me permets d'emprunter à des connaissances
Nous avons l'âge de nos abandons
jetons nos peaux mortes
faisons grincer nos os
vestiges ruines papiers froissés
Colères douleurs
corps déchirés
Si peu de prestige
de prestance
nous avons l'épiderme de la simplicité
Teint pale
yeux pochés
nous avons tant regardé
Nos vues se brouillent
y trouvons notre propre clarté
Créer encore et encore
sans larmes ni peurs
ni déraison
nous réinventons
Nos amies ont perdu un fils
et l'une des trames de leurs vies
Perdre un enfant
perdre un morceau de soi-même
un arrachement
une souffrance sans nom
amputation invisible
et des hommes envoient des hommes à la guerre
et des hommes pillent et massacrent
jusqu'aux ventres fertiles
et celui de la terre
et des jeunes ne veulent plus d'enfants
et les écrans nous touchent
ou nous bouchent la vue
et tous les sens
celui de la vie
et des hommes et des femmes se font la guerre
pour un lopin ou des diamants
pour le pouvoir pour un amant
et des femmes se font la guerre
pour se dominer
en somme
A force de chercher qui j'étais
j'ai rencontré les femmes que j'aimais
celles, pétries d'humanisme, de curiosité et d' amour
et même celles, ignorantes de leurs chaines
de leurs forces et de leurs faiblesses
A force de chercher qui j'étais
j'ai trouvé les hommes que j'aimais
ceux, pétris d'humanisme, de curiosité et d'amour
Ils et elles détestent les guerres et le pouvoir
ne s'octroient pas les qualités qu'ils ne possèdent pas
A force de chercher qui j'étais
j'ai trouvé ceux qui ne trichent pas
A force de jouer à la bienheureuse
j'ai retrouvé la joie
A force de lire des poèmes
ils se sont imprégnés en moi
comme des batailles
et des victoires
et ma misère n'est rien
qu'une richesse de plus