Je revenais d'un dîner chez des amis antiquaires. Nous avions parlé du séisme en Turquie qui venait de se produire. De foi, de Dieu, de religion, de doute.
C'était une nuit d'août en 1999.
Je me suis assise sur un muret dans le jardin de mes parents. J'ai pensé à ma belle-mère.
Je lui parlais dans ma tête. Je crois que j'espérais un signe, la tête levée vers les étoiles,
sans y croire vraiment et soudain! L'éblouissement!
J'ai vu l'étoile la plus grosse et la plus magnifique de toute mon existence! C'était un signe!
Je me suis demandée après coup si une comète avait été visible à l'oeil nu en août 1999.
Je n'ai jamais cherché voulant croire à mon signe.
J'en ai vu d'autres, surtout après deux décès parmi les plus éprouvants, quand il s'agit de proches quand il s'agit d'enfants. Ce fut une période formidable! Sereine et volubile, heureuse et en extase, j'irradiais! Les gens venaient à moi attirés par mes yeux éblouis, comme si j'étais détentrice d'un secret. Même les chiens traversaient la route pour me rencontrer! J'aurais pu en profiter. Si je leur avais demandé, ils m'auraient suivi. Si j'avais voulu, ils m'auraient écouté. ça commençait à me faire peur.
Les morts n'étaient pas morts et c'était fantastique!
Dieu me guidait, mes morts -vivants me tenaient la main. Je roulais en voiture, légère, si légère, je volais! Un panneau: TOURNELAS! J'ai tourné. Un camion a pilé, pilé. J'entends encore le crissement des freins.
J' en ai fini avec les signes. Tout ça n'a plus d'importance...