D'où vient que des hommes aient voulu m'acheter
Croient-ils que la terre se laisse trouer sans frémir
Qu'une femme n'est qu'un corps à vendre
Croient-ils la terre invincible
Leurs ors immortels
Qui a planté des mots crochus à leurs langues
Percé un gouffre pour leurs caveaux
Des amis m'ont écrit
Tu es dans le dénuement
Je ne vois que des dessins d'enfants curieux
Quelques photos souriantes
Les joies roses des impatiences
Les mains vertes du laurier
Quelques marionnettes possédées et ravies
Tenant à plusieurs fils
Deux kilim
Deux poupées Ashanti
Des livres éveillés
Des poèmes remuants
Des feuilles qui parlent
Et chantent
Je ne vois que des dénouements
Croyez-vous que la terre ait couru
Pour imprimer tant de paysages
Sur sa robe meurtrie
Dénuement (larousse):
État de quelqu'un qui manque complètement des choses nécessaires à la vie normale ; misère, indigence.
Non! je ne suis pas dans le dénuement ni dans la misère. j'ai un toit, je me nourris, m'auto-suffis et arrive même à aider un peu, en me privant de chauffage certes. J'ai du travail au moins, pas celui que j'aurais souhaité, pas du travail bien payé, mais j'en ai. La misère, c'est autre chose même si je ne trouve pas normal la précarité dans laquelle nous vivons .
Je ne manque de rien de VITAL mais me prive CULTURELLEMENT PARLANT, me prive de spectacles, de voyages, de vacances, de tout superflu et presque de vie sociale et repousse tous RDVS de santé. C'est là qu'est le manque! Autant vous dire que je manque DE TOUT ce qui est nécessaire à une vie vraiment épanouie! Et nous n'avons pas une vie qui favorise beaucoup les rencontres sentimentales.
Mon deux pièces et un petit jardin collectif me suffisent amplement sinon. Moins d'entretien...
Le vrai dénuement est partout par contre, si nous ouvrons les yeux et ce sont surtout les mères seules et les enfants que je plains. C'est idiot ce que je viens d 'écrire! je plains tout être humain vivant dans le dénuement. C'est rarement un choix le dénuement...
Je ne me plains pas, j'explique...