Je vous accuse
De n'aimer ni le rom ni l'arabe
Ni le noir ni le suif
Ni les pauvres ni l'Afrique
Berceau de l'humanité
Je vous accuse
De n'aimer ni la vie ni les femmes
Ou qu'elle soit pute ou servante
Ni le pauvre ni les flammes
Si ça n'est pour brûler son taudis
Je vous accuse
De nous appauvrir
Sans un remord
De nous mépriser
De garder l'or
De n'aimer ni la terre ni ses graines
Ni vos mères ni ses traines
Ou qu'elle soit blanche et fluette
Ou qu'elle soit planche à vos traitrises
Je vous accuse d'empoisonner l'humanité
Avec vos ignorances crasses
Vos narcissismes
Avec vos gouts immodérés pour tout ce qui brille
Comme des pies belliqueuses
Je vous accuse de nous laisser, mes soeurs et moi
Dans une misère non désirée
Et je vous accuse de nous accuser
Et je vous accuse de nous acculer
Et je vous accuse de n'aimer personne hormis ceux qui vous ressemblent
De n'aimer personne
Hormis ceux qui vous ressemblent
Quand l'amour équivaut au mépris