Mon amie ma mie ma rousse solitude
Quand ton étreinte se resserre sur mes vains
Quand tes fragrances flétrissent les flammes
De mon amplitude
Je mets les voiles et m'abandonne
A l'aulofée de mes pensées
Je me berce au gré des oscillations
De mes rêves distillés
Et me grève sur le ponton
De ma raison déraisonnée
Je recueille tes yeux tes dires
Le rouge de la gorge de l'oiseau
Le chatoiement chaud d'un rire d'enfant
L'hologramme bigarré de l'univers
Pour adoucir la fanaison de mes amours
J'emprunte la lyre de Corot
Dévore jusqu'à la croute de ses paysages
Me crois dans l'arabesque d'Ingres
Pour renaître dans un rêve de Chagall
Et désaffuter tes flûtes lames
Mon amie ma mie ma rousse solitude
Quand je m'éreinte aux rides de ton front
Quand je m'esquinte au coeur de tes seins
Je navigue au plus lointain de mon âme
Et j'en ramène des pays chamarrés
Au bout de mes doigts l'esquisse de toi
Quelque temps amarée
Mes amies mes amours mes douces mes soeurs solitudes
Nous nous offrirons des fleurs et des flegmes
Des facéties et des fluorescences
Un feu-follet pour brûler
L'embrasement de nos mots
Nous inventerons des houx verts en étoile
Qui piqueront nos coeurs endoloris
Pour nous dire combien nous nous aimons