NO AILES POUR TOUS
Je me suis promenée à Limoges
Dans les grandes enseignes
Qui ne m'ont rien appris
SURPRISE
Par la laideur des décorations
Boules dorées à peine et chagrins prêtes à s'écailler
Pépites éphémères en toc
Guirlandes grises à nos traines
Couleurs ternes et indéfinies pas finies
Brandeloques en plastique
Bottes grossières en tissu et mal cousues
Articles de mauvais coût
MADE IN CHINA et planètaires et si peu chers à mon goût
J'ai tourné tourné et rien n'a trouvé grâce à mes yeux
Pas une seule boule éclatante
Ni l'ombre d'un feu d'un artisan
J'ai tourné tourné et rien n'a trouvé grâce à mes vœux
Que deux petites écharpes fines et franches
Je suis partie
Et j'offrirai
Un livre de poésie
Un petit carnet de Scribalyne
Des graines de tournesols de Sylvie
Des livres des livres et du petit délice de chez Labidoire
Ou un grand pinot noir
Déjà que je n'aimais guère Noël
Qui voit des jeunes se briser sur des pare-brises
Je vais parader sur les berges d'un ruisseau
Et roulent et sourient et filent
Les guirlandes d'eau claire
Il fut un temps
Où les fêtes me faisaient pleurer
Quand trop de chagrins se noyaient dans les fûts
Flonflons et 14 juillet
Musette et accordéons
Je ne voyais aucun avenir
Sinon le reflet d'une femme
Sillonnant mes nervures
Et roulent et sourient et glissent
Les rubans ravis du miroir
Il fut des vents
Où les hommes m'éreintaient
Froidures et mensonges
Falaises et colimaçons
Je ne mets aucun collyre
Sinon la sève des arbrisseaux
Grandissant mon retard
Et roule et chante et danse la larme de mon regard
Il est un temps à savourer un couscous
Une raclette ou un baeckeoffe
Et même des mots de trop
Je ne rajoute aucune erreur
Sinon la densité creuse de vos yeux
Et roule et sourit et perle
Un éclat tout neuf
Dans la chambre de mon cerveau