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Il m’a dit
J’ai eu du travail
Maintenant j’erre dans une zone de non-droits
Je ne mendie pas
Ai placé une coupelle
Qui aime aider y place sa rondelle
Je n’attends plus rien
Que les sourires des demoiselles
Celui amical des hommes qui possèdent
J’observe les nuages
Et tous ces gens qui passent
Je devine qui est heureux
Qui ne l’est pas
Je lis sur leurs visages
Ramasse des livres dans vos poubelles
Les dépose ensuite sur le rebord des fenêtres
Je ne bois guère
Que le soir
Oublier les douleurs
Je suis le symbole de la perte
J’ai tout perdu
J’ai été chiche
J’ai bien vécu
Fus licencié
Il y a ceux qui rebondissent
Et ceux qui coulent
Ceux qui bâtissent
Et ceux qui roulent
Je roule de l’aube à la nuit
ça ne fait pas de bruit
Je suis le symbole de l’absurde
Le rejet d’un monde cynique
Je suis un homme-boule
Un astre de peu
J’éclaire sur la misère
Je suis un feu-follet
Je chante la misère
Merci pour ton arrêt
- Comment vous appelez-vous ?
- Je suis l'homme sans nom, un homme-silhouette, celui que les gens prennent en pitié ou rejettent, le bouc-émissaire de leurs craintes et de leurs colères, leur prétexte, parfois, ils me crachent dessus ou me chassent, je réponds par un sourire, ça les agace.
-Vous avez bien un nom tout-de-même
- Je suis le gardien et le réverbère, l'homme-miroir , et quand vient le soir, je me nourris de toutes les étoiles, des étoiles mortes, de celles à venir. J'ai oublié jusqu'à mon nom. Disons qu'il ne me convient plus. On me nommait Désiré, Prudent, Confiant, Courageux, Aimé, Téméraire. Je suis devenu l'homme sans nom. On m'appelle l'errant, le mendiant, le SDF, le vagabond, le philosophe, Totoche, quelle importance ! Je porte le nom de tous les vaincus , de chaque oiseau qui espère une miette, un morceau du gâteau, et qui, si ça lui échappe, va se nourrir du chant de la Vienne, je suis un pécheur sans son bateau ni son équipement, et je navigue pourtant, de l'aube à la nuit, dans les richesses de mon conscient et de tous mes appris. Je fus un homme instruit. C'est l'heure de ma sieste. Vous pouvez me laisser maintenant, j'ai à naviguer dans mon inconscient. Je suis l'homme qui n'a que faire de l'immortalité. Et si mon cœur est fatigué, mon âme est restée belle. Je vous offre ce livre. C'est l'histoire d'un homme qui a aimé et s'est éteint doucement. C'est un peu mon histoire, et vous verrez, hommes et femmes y sont beaux et n'y cherchent pas la guerre.