Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Il m’a dit

J’ai eu du travail

Maintenant j’erre dans une zone de non-droits

Je ne mendie pas

Ai placé une coupelle

Qui aime aider y place sa rondelle

Je n’attends plus rien

Que les sourires des demoiselles

Celui amical des hommes qui possèdent

J’observe les nuages

Et tous ces gens qui passent

Je devine qui est heureux

Qui ne l’est pas

Je lis sur leurs visages

Ramasse des livres dans vos poubelles

Les dépose ensuite sur le rebord des fenêtres

Je ne bois guère

Que le soir

Oublier les douleurs

Je suis le symbole de la perte

J’ai tout perdu

J’ai été chiche

J’ai bien vécu

Fus licencié

Il y a ceux qui rebondissent

Et ceux qui coulent

Ceux qui bâtissent

Et ceux qui roulent

Je roule de l’aube à la nuit

ça ne fait pas de bruit

Je suis le symbole de l’absurde

Le rejet d’un monde cynique

Je suis un homme-boule

Un astre de peu

J’éclaire sur la misère

Je suis un feu-follet

Je chante la misère

Merci pour ton arrêt

- Comment vous appelez-vous ?

- Je suis l'homme sans nom, un homme-silhouette,  celui que les gens prennent en pitié ou rejettent, le bouc-émissaire de leurs craintes et de leurs colères, leur prétexte, parfois, ils me crachent dessus ou me chassent, je réponds par un sourire, ça  les agace.

-Vous avez bien un nom  tout-de-même

- Je suis le gardien et le réverbère, l'homme-miroir , et  quand vient le soir, je me nourris de toutes les étoiles, des étoiles mortes, de celles à venir.  J'ai oublié jusqu'à mon nom. Disons qu'il ne me convient plus.  On me nommait Désiré, Prudent, Confiant, Courageux, Aimé, Téméraire. Je suis devenu l'homme sans nom. On m'appelle l'errant, le mendiant, le SDF, le vagabond, le philosophe, Totoche, quelle importance ! Je porte  le nom de tous les vaincus , de chaque oiseau  qui espère une  miette, un morceau du gâteau, et qui, si ça lui échappe, va se nourrir du chant  de la Vienne, je suis un pécheur sans son bateau ni son équipement,  et je navigue pourtant, de l'aube à la nuit, dans les richesses de mon conscient et de tous mes appris.  Je fus un homme instruit. C'est l'heure de ma sieste. Vous pouvez me laisser maintenant,  j'ai à naviguer dans mon inconscient. Je suis l'homme qui n'a que faire de l'immortalité. Et si mon cœur est fatigué, mon âme est restée belle.  Je vous offre ce livre. C'est l'histoire d'un homme qui  a aimé et s'est éteint  doucement.  C'est un peu mon histoire,  et vous verrez, hommes et femmes y sont beaux et n'y cherchent pas la guerre.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :