Pluie printanière

Tout chagrin s'apaise
écoute la pluie
elle n'est pas triste ni désespérée
elle bondit
d'une pensée à sa source
jaillit
d'un nuage à cette louche
elle contient tant de mots
dans ses bulles
de sourires entre ses eaux
elle éclate en pierres fines
en sable et en terreau
elle luit sur la fenêtre
réfléchit chaque rayon
elle porte un arc-en-ciel
sur son dos tout rond
elle chante sur les pavés
et roule dans les caniveaux
danse même sur mon oreiller
s'égoutte en refrains gais
s'évapore sans mourir
nourrit le soleil
de ses caresses humides
je ne sais même pas s'il pleut
souvenir de la dernière pluie
je ne sais pas qui est Joyeux
J' espère le rencontrer
ces hommes me disaient triste
et n'aimaient pas grand-chose
ces hommes me disaient triste
n'aimaient pas grand-monde
la pluie est parfois radicale
emporte tout sur son passage
nul ne peut l'arrêter
aucun humain la soumettre
elle dévale, déborde, dévaste
puis disparait
la pluie est souvent précieuse
s'ils pouvaient l'acheter
les riches du monde
ne s'en priveraient pas
j'aime la pluie
j'aime le vent
j'aime toutes les saisons
aucune ne me déprime
écoute la pluie
même quand elle n'est pas là
tout chagrin s 'apaise
ce sont des rires
qui martèlent les envies
chaque goutte un être humain
fragile et éphémère
la pluie jaillit
d'une pensée triste à son contraire
roule des yeux
puis tombe par-terre
sort d'une joie multipliée
par d'autres compères
la pluie porte son diadème