Ma nouvelle amie est aussi croyante que je suis devenue athée et vient d’un pays lointain et cruellement blessé. Elle est aussi noire que je suis blanche. C’est la sincérité, l’honnêteté, l’humanité qui nous lient. C’est la force intérieure et la volonté. C’est la générosité. C’est la simplicité, au moins des relations, et la confiance. C’est l’espoir en les humains et en la vie, dans les générations futures et en nous-mêmes.
Vous, je ne vous aime pas, qui placez la moquerie avant toute chose. Sans rien savoir de la vie des autres. Vous supporte sans vous estimer. C’est elle que j’estime. Elle me le rend bien.
Nous sommes opposées et semblables à la fois.
Vous, je ne vous aime pas, qui placez la critique avant toute connaissance.
Vous, qui vous aimez si peu, pour railler autrui.
Ma nouvelle amie est de mon âge et de nos handicaps.
Quand elle prie, je prie la terre, les bêtes, les arbres, l’univers, jamais les gens. J’aime les gens. Les prier ne m’intéresse pas. Quand elle prie, moi si athée, moi si radicale, je respecte ses prières car elles sont sincères et demandent plus d’humanité. Moi, je prie pour rire. Pas vraiment une prière, un espoir. Pas une espérance, une envie. Envie de décideurs compétents et humains à la fois. C’est urgent aussi !
Toi, tu quémandes. Je n’ai jamais su quémander ni bien me vendre. J’ai appris à devenir moi, et ça marche. Ça marche pour bien des choses , que je ne révèlerai pas ici.
Il y a ceux qui disent que c’est trop tard. Il y a ceux qui disent ceci ou cela. Qu’importe ce qu’en disent les gens.
Il m’a fallu des années pour me sentir moi. Des années pour devenir indépendante, jamais totalement puisque pauvre. Mais tout-de-même, je me débrouille, avec parfois des cachets coupés en deux. J’offre souvent deux cadeaux. Que l’un plaise plus que l’autre. Ou un grand et un tout petit. C’est comme les hommes. J’ai déjà aimé un grand et un petit. Ou un maigre, puis un gros. Plus intéressée d’abord par la tête que par le corps. Me suis parfois trompée. Par la tête qui est le cœur de mon désir. Pas une tête bien faite, pas une tête parfaite, une tête sympathique et généreuse, et libre. C’est vrai, je n’aime pas partager un homme. Un amour véritable ne serait pas cette espèce de possession. Un amour véritable pourtant n’aurait pas besoin de partager ni de trahir. Il se suffit à lui-même.
Ça ne court pas forcément les rues , surtout à mon âge, un homme libre et qui n’aime pas non plus partager l’autre . Suis-je de mauvais foi ? de mauvaise foi religieuse, c’est sûr ! et ça va durer ! Jusqu’à la fin ! Mon amie n’y changera rien sauf mon regard plus serein, posé sur ses croyances.
Est-ce que j’écris pour susciter des réactions ? Pour choquer ? pour provoquer ? pour m’occuper ? pour passer le temps ? Suis-je simplette ? mes neurones sont-ils au point mort ? Est-ce que la dégénérescence me guette ? et ZZZZZZzzzzzzzzzzzzzz zz zz zz
Je me suis entendue ronfler et j’ai trouvé ça terrible…
Ne vénérant aucun Dieu, je ne vénère personne et chacun retrouve sa place, sa place humble d’être humain, se démenant avec plus ou moins de bonheur, de chance et d’opportunités.
Peu d’êtres humains que j’admire et je ne suis pas misanthrope. J’aime bien Edgard Morin, Albert Jacquart , Théodore Monod, ce genre d‘hommes qui nous font réfléchir et se préoccupent de l’avenir de la terre et des humains. J’aime bien des femmes aussi, de celles qui parlent malgré ces hommes qui voudraient les en empêcher, de celles qui agissent.
Comment voulez-vous que j’apprécie les politiques qui n’ont pas conscience des désastres à venir, de la misère qui gagne et qui accusent les plus pauvres d’entre nous ?
Comment voulez-vous que j’apprécie les libertaires ou les communistes ou n’importe lesquels qui n’ouvrent jamais un livre ? Comment voulez-vous que j’apprécie n’importe lesquels de droite qui nous appauvrissent et nous stigmatisent ?
Je les regarde s’agiter, observatrice du monde mais le monde c’est moi, aussi.
Il faudrait couper la langue à Zemmour et à tout ceux qui lui ressemblent.
Il vous faudrait couper court aux foutaises propagées par des parents. Ceux d’extrême-droite.
Qui aiment-ils ceux-là sinon eux-mêmes ? Amour malsain qui n’est porté que pour eux-mêmes et cruel et barbare pour autrui. Ce n’est pas de l’amour, de la vanité suprême, un égo poussé à son paroxysme. Ce n'est pas de l'amour mais de la haine.
Quelque-part, c’est de la crétinerie et de la paranoïa à la fois, ou de la cruauté, simple, élémentaire. Gamins déjà méprisants envers le genre humain, certains de leur supériorité. Des malades. Bien sûr que oui, de grands malades et qui ne le savent pas. Gamins trop adulés, pas assez, formatés dès le plus jeune âge. Qu’importe quand le résultat est le même. Des humains dépourvus d’humanité.
Il faudra renouer avec l’humanité ou périr.
Il faudra renouer avec la nature et grandir.
La Shoah m’a effrayée et émue, mais pas plus que tous les autres massacres, pas plus que le sort des migrants.
Selon Morin, les religions sont des mythes qui ne disparaitront jamais. Il a raison. S’ils disparaissaient, les hommes en inventeraient d’autres.
Un mythe reste un mythe, que ça vous plaise ou non. Au Moyen-âge, j’aurais été brûlée depuis longtemps. Nous ne sommes plus au Moyen-âge.
Nous sommes dans un âge transitoire, bousculé, torturé, appauvri, de guerre. Dans un âge triste, sinistre et non triomphant.
Il faudrait pourtant cesser d’annoncer l’apocalypse ! ça rentre dans l’esprit des gens. Ils ont peur ! Mais les rassurer ne suffira pas.
Mon écriture est simplette et ne veut s’embarrasser d’aucune fioriture. Pourquoi faire ? j’ai beaucoup aimé la philosophie, regrettant qu’elle ne sache pas se mettre plus à la portée de tout le monde. Je l’ai connue comme une caste qui se repliait sur elle-même. Elle ne savait plus parler au commun des mortels. Elle s’isolait, certaine elle aussi de sa supériorité...
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