Sites de rencontre... Rencontre des 3èmes types...

C'était au temps ou j'ai testé les sites de rencontre. Pas longtemps. Me prenais malgré moi pour Minnie Grégoire. Donnait des conseils.  " Au lieu de te taper une vieille, offre des fleurs à ta femme, paye-lui le restau, parle-lui de tes fantasmes."

Un informaticien de Toulouse m'a dit qu'on m'appelait le soleil du site. La seule qui répondait à tous, un truc  de dingue. Vite impossible ! J'ai peut-être loupé ma vocation, conseillère conjugale.

J'ai  pris l' initiative d'une rencontre, juste après avoir lu un message de présentation. Il ne payait pas de mine, le bonhomme, bavard, trop, orgueilleux, trop.  On devrait toujours écouter sa première intuition. M'a montré sa bagnole, un appartement, le genre de choses dont je me fous éperdument.  M'a montré sa maison.  Tout commencé, rien fini. Son terrain. Terre battue. j'ai dit non. Est revenu à la charge. M'a invitée à la roseraie. J'ai dit oui.  Misère affective, comme tellement de monde.  Me suis dit que je devais prendre le temps de le connaître avant de le juger, de le jeter.

M'a amenée chez lui.  Est allé chercher mon chat. Trop vite.  Gentil au départ. Très bon amant.  ça a dérapé très vite. Voulait m'envoyer faire les courses, passait sa journée à regarder des séries. Voulait que je demande une allocation d'handicapée pour l'aider à s'en sortir. M'interdisait de cuisiner, d' amener des fleurs.  Le piège se rabattait. Maison hypothéquée.  Fâché avec toute sa famille ou presque. Avait les impôts sur le paletot.  N'en savait rien, jusqu'à ce qu'ils passent, les agents.

Commençait à me dire qu'il était fou. Voulait me violer pendant la nuit ou le matin. Se fichait de mes désirs, des préliminaires, de  mon consentement, M'a dit qu'il aimait les femmes soumises, face contre terre, sans visage. 

Me suis sauvée avant de subir et d'en souffrir.

J'en avais rencontré deux autres avant celui-là. L'un pour lui faire cracher qu'il était marié. ça lui a coûté un café. Il m'a harcelée pendant des semaines après mon refus. Un directeur de clinique. " C'est ta dernière chance. J'ai du pognon, je t'amène à la foire aux livres de Brive, etc. " Il a cessé quand je l'ai menacé de porter plainte. Avec le recul, j'aurais du garder tous ces sms et le faire.

Bien ma veine, un proxénète aisé qui tentait d'abuser des femmes pauvres.

Le troisième voulait s'installer chez moi, dès la première rencontre. J'ai dit non. Il m'a écorchée, d'un seul coup d'ongles, avec sa main passée sous ma robe, par surprise. J'ai saigné pendant une semaine. Je ne connaissais pas son nom. J' ai appris après qu'il en avait harcelées d'autres, sur le même site. Un site de sortie.

Voilà mon bilan des sites de rencontre. J'en ai vite fini avec ces sites.  Ces hommes-là, oui, nous repèrent, pauvres et sensibles, pauvres et romantiques, pauvres et joyeuses, pauvres mais bien vivantes. Cibles qu'ils croient faciles.

J'ai discuté avec d'autres femmes. La seule différence, c'est qu'elles n'en parlent pas, des mauvaises rencontres... Des dingos et des hommes mauvais, il y en a plein les sites, il faut le savoir, quand-bien même il y a les autres. 

J'ai aussi cessé de vouloir aider tout mon prochain, il y a longtemps, comme la religion me l'avait  stupidement enseigné...

Après, il y a bien sûr aussi de mauvaises femmes sur les sites, des arnaqueuses, des profiteuses, mais qui agressent sexuellement les hommes, je doute.

Une majorité de messages pour "baiser" bien sûr, dès le premier message.  "Est-ce que tu baize ? "Au moins c'est clair, mais combien d'insultes quand on dit non.

"Connasse, salope, pute, mal baisée, grosse pute, va te faire niquer, personne ne te niquera, pauvre fille", etc, et je vous épargne les fautes d'orthographe... ".

Alors, il reste tous les hommes bien élevés, certes. Le  prix pour les rencontrer est pour moi trop cher payé quand il faut supporter tant de harcèlements, d'insultes, et parfois d'agressions.

Sur un site de sortie, j'ai dénoncé quelques-uns de ces hommes, de ceux qui harcelaient les femmes, aux soit- disant modérateurs.  D'autres femmes avaient été victimes des mêmes hommes. J'y ai été aussitôt accusée de créer des "esclandres" et j'ai préféré en partir.  Ces hommes étaient souvent des "VIP", de ceux qui payaient le site pour bénéficier d'avantages.

Femmes, nous ne sommes pas des bêtes non plus, merci...