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Un nerf coincé m'empêchant de dormir

( ces fameuses NCB plus fréquentes et plus douloureuses )

j'ai envie de vous raconter une histoire vraie.

  Un jour, je suis allée à l'enterrement  d'un jeune garçon, décédé tragiquement dans un accident, fils d'une amie de jeunesse. Mon amie et moi nous étions perdues de vue et nous nous sommes retrouvées quelquefois, 5 ou 6 fois je pense, pas plus d'une dizaine, j'ai donc vu son fils environ le même nombre de fois, un peu moins.

Après le décès de son fils , elle m'a téléphoné et m'a demandé d'écrire son histoire. Je lui ai répondu que c'était impossible, que la vie de son fils, et même la sienne, je ne les connaissais pas , que c'était trop me demander, que je ne saurais pas faire revivre son fils par l'écriture et que le résultat serait forcément décevant. Je comprenais son souhait mais ne pouvais l'exaucer. Je n'avais rien fait publier non plus.  

Le décès prématuré de son fils une semaine après celui de mon père, m'a pourtant inspiré une histoire que j'ai écrite, celle d'un petit garçon en colère contre le monde des adultes dans un cadre fantastique. J'ai amené mon manuscrit à cette amie.

Des membres de sa famille m'ont téléphoné ensuite  et je me suis aperçue alors qu'ils s' identifiaient aux personnages de mon histoire. Certains d'entre eux me donnaient des conseils pour écrire différemment, ajouter des personnages ou en changer le comportement.

Cela m'a fait peur.  J'ai eu tort d' apporter mon histoire si peu de temps après le drame et j'ai fait une autre erreur. Voulant rendre hommage à l'adolescent et au chagrin de sa famille , j'ai nommé mon personnage principal comme lui. L'identification n'en a été que plus forte. J'ai donc rangé mon manuscrit dans un tiroir et me suis dit que j'y réfléchirai plus tard.  

J'ai écrit d'autres choses depuis. Je vais le ressortir, n'y ai rien changé sauf le prénom, et je pense le soumettre à la publication, ce qui ne veut pas dire qu'il sera publié. 

Les seules similitudes entre ce jeune garçon et celui de mon histoire, une certaine rébellion adolescente sans doute et un décès  tragique. 

Cette histoire m'a toujours tenu à cœur mais je ne voulais blesser personne et ne rien changer ni à mon écriture  ni à mon scénario.   

Depuis, je ne fais plus lire de manuscrit à personne hormis à une correctrice que je paie pour cela, au rythme de mes moyens. Dès ma retraite, bientôt, je songerai à l' édition, et si mes manuscrits n' étaient pas acceptés, passerai à autre chose. Je pourrais bien sûr me faire publier sur Amazon et m'y refuse. J'ai besoin de la reconnaissance d'un véritable éditeur, de ceux  qui ne nuisent pas aux autres en accaparant le marché.  

Cette histoire m'a fait réfléchir à l'impact d'un livre et d'une écriture. J'ai décidé d'assumer la mienne et de ne jamais me faire influencer par quiconque n'écrit pas.

Tout ce que je peux dire, que ce sont bien les décès de ce jeune garçon et de mon père qui m' ont redonné l'envie d'écrire, et quelque-part, la demande impossible de cette amie. Mon histoire n'est  pourtant pas celle de son fils et pourrait être celle de n'importe quel petit garçon ou petite fille et de n'importe quel adolescent. J'ai puisé dans ma propre vie, mon enfance, rencontre avec des gitans, petits conflits avec mes enfants, dans mon propre imaginaire et dans mes propres lectures pour la créer, le petit Prince par exemple et sans le savoir, chez bien d'autres auteurs, ayant toujours été une grande lectrice. 

J'espère sincèrement que toute la famille de ce jeune homme a retrouvé la paix et le bonheur de vivre. 

Tag(s) : #Mes textes dégagés, #écriture-lecture
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