Mais toi!
Bel étang calme
Et mystérieux,
je sais tes secrets,
Vies cachées, luttes sanglantes.
Mon coeur se baigne
Dans l'absence
Et rit de la beauté du monde,
Cruelle.
Mon coeur cogne sur l'indifférence
Et rit de l'orgueil des anges,
Ruelle.
Ma main fouette ton onde
Et la brume de ton toit.
Livre-moi tes eaux,
Tes batailles
Et la vie de tes entrailles.
Mais toi!
Bel étang calme
Et silencieux.
Dévoile tes odeurs,
Tes parfums et tes couleurs
Et la châsse de ton coeur.
Accouche-moi
Du poids des exuvies.
Prends-moi
Dans tes doux bras suants
Et berce-moi
Du reflet de tes ciels
Quand ils te font l'amour.
Que ma couleuvre
Se déroule
le long de l'arc-en-ciel.
Qu'elle devienne vipère
Mordant mes faux soleils.
Que nos désirs s'enroulent
Au chant de la grenouille
Et que meurent nos soupirs
Au bas des coteaux
De nos amours.
Que nos peaux se souviennent
De nos libres insouciances
Et qu'elles se recouvrent
Du toit béant
Laissant voler les hirondelles...
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En route sereine,
Sur la route avenante du limousin,
J'ai semé le long des chemins,
Des grains de rien, restes de chagrin,
Des brins de doute, lests de poudre
De perlimpinpin ,
De l’aigre fin,
Puis des perles,
Enfin.
Le sourire de la vie existe même dans mon bol de porcelaine
Et dans les volutes d’un café noir.
Sur la route évidente d’un parchemin,
J’ai tracé au bond des matins,
Des encres marines, des pèles rimes,
Des larmes en déroute, et dans la soute
De mes rêveries,
L’envol d’une houppe
De colère,
Légère.
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Improvisation intemporelle,
Je tombe dans le présent intemporel,
Horloges de cendres,
Éloges existentiels,
Un son cérébral,
A célébrer comme l'on sème des roses,
Et comme on les soigne,
L'instant ondulant de l'amour,
Le don d'une plume légère,
Légère comme le duvet d'un poème,
L'infini d'une océanide,
L'émotion qui s'ébroue
D'une caresse vitale.
Le présent n'a nul besoin d'exister.
C'est l'inconscience du temps
Avec la conscience de cet inconscient,
Suspendu dans l'espace,
Pas l'espace-temps, non,
Mais cet intervalle invisible
Entre deux temps.
Il serait la couleur d'une chanson,
L'éternité d'un morceau musical,
D'une extase artistique,
De l'intemporalité créatrice,
La vibration d'une prose
Et les pleins d'une bohème.
Il serait les cristaux d'un rire
Et le ciel qui s'y promène
Sous les yeux lucides
D'un être qui s'y attelle.
La faveur d'une nature
Qui se libère,
Celle qui nous révèle
L'absolu du naître
Et de l'être,
Sublimation.
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Le temps des envies,
Voici enfin le temps des envies,
Le tant joyeux des vivants,
Du noyau de nos âmes,
Des émaux de nos rêves,
Du voyant de nos cimes,
Du ciselé de nos vents.
Vogue- Léger
Sur les ciels de mes eaux.
Bègue- Volant
Dans le miel de mes mots.
Gai, souvent
Sur la lyre évadée
De tous nos hurle- vents.
Voici enfin le temps des envies,
Nos envols sur portée musicale,
Nos clefs de sol
Sur volées qui s'éveillent,
Nos accords vrais
Sur l'ivresse de nos vies.
Dors- Attendri,
Dans le rond de mon coude.
Sors- Allégé,
Par le bien qui nous soude.
Je t'aime encore
Dans l'éclat
D'une larme isolée,
Sous l'usure
De ta hache désuète,
Je t'aime justement,
Jusqu'au cynisme
De tes fils aux os, FI!
Et pour tes masques,
Tes masques en dur
Qui s'effilochent,
Tes marques si sûrs
Qui aiment- ni croches.
Baise-moi, oui! Bise-moi
Sur ma face enluminée.
Cède-moi, oui!
Aime, enfin! à satiété,
Toutes mes facettes
Encéphalise-moi
De ton phallus phosphorescent,
Vers luisant,
Mais n'oublie-pas,
Surtout n'oublie pas de m'aimer.
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Je voyage de Noël
Je voyage de Noël
Sur le traîneau de mes rêves,
Je nuage de perles
Sur le monde en folie,
Je floconne pâle
Sur les grèves de nos solitudes,
Je bleuis de joie
Sous les gels qui me fondent,
Je me gave des cerneaux de voix
De tes poésies,
Et je m’en bave sur les doigts
Comme crème chantilly.
Je t’embrasse rose
Sous la neige invisible,
Je t’offre une pause
Sous mes nasses si paisibles.
Je t’accroche en Oz
Aux pays des possibles.
Parfois, je n’aime que toi
Dans les souffles hivernaux,
Parfois, ce sont tes mieux, tes mots
Qui cristallisent à mes yeux.
Et j’ai des étoiles givrées
Qui suivent tous mes pas,
De la poussière de poésie
Qui s’accrochent à mes bas,
Et des clochettes de brume
Qui me murmurent, bise en bouche,
Des chants plus beaux.
Je nuage de perles
Sur un monde en hiver,
Et je t’embrasse rose
Pour que l’amour t’y appelle.
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