J'ai aimé l'homme aux mains des terres éblouies
De longues truites argentées nageaient dans les eaux de ses yeux
Et des loutres graciles glissaient, légères sur son dos courbé
Il n'avait plus d'ongles mais au bout de ses doigts
Des hippocampes dorés
Il n'avait plus de honte mais à la lisère de son bois humide
Fleurissaient des lentilles d'eau et des iris jaunes élancés
Des huitres entêtées les lui avaient d'abord écorchés
Et son père peut-être, un militaire au coeur asséché
Il n'avait plus de honte mais au parfum de son bois mouillé
C'est la mienne qui a fleuri
Parce qu'au bout du conte
Il y avait sa femme, leur amour et son prénom de juive
Et ce n'est que la nuit
Quand même la lune fut endormie
Que j'ai pu sans honte
Aimer l'homme aux mains des terres éblouies
je l'ai tué cet unique matin où il a fait si froid
Avec un fin stalagtite de glace
Son sang n'a pas coulé
Il était déjà gelé
De longues truites argentées nageaient dans les eaux de ses yeux
Et des loutres graciles glissaient, légères sur son dos courbé
Il n'avait plus d'ongles mais au bout de ses doigts
Des hippocampes dorés
Il n'avait plus de honte mais à la lisère de son bois humide
Fleurissaient des lentilles d'eau et des iris jaunes élancés
Des huitres entêtées les lui avaient d'abord écorchés
Et son père peut-être, un militaire au coeur asséché
Il n'avait plus de honte mais au parfum de son bois mouillé
C'est la mienne qui a fleuri
Parce qu'au bout du conte
Il y avait sa femme, leur amour et son prénom de juive
Et ce n'est que la nuit
Quand même la lune fut endormie
Que j'ai pu sans honte
Aimer l'homme aux mains des terres éblouies
je l'ai tué cet unique matin où il a fait si froid
Avec un fin stalagtite de glace
Son sang n'a pas coulé
Il était déjà gelé