Devant les portes du handicap
J 'ai déposé armes et feux
Des larmes en dents de scie
Rires gauches et sincères
Errances futilités ripailles
Patiences débilités travail
Révoltes fragments et brisures
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Je ferme des portes immaculées
Ouvre celles des lignes
Des formes et des couleurs
Je ferme des portes
Des murs blindés
°
M'y engouffre autrement
Les muscles en cisaille
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J'ai écouté bien des morts
Qui s'animaient à peine
En ais vus courir
A perdre haleine
Marcher sans but ni haine
Qui ont perdu la vie
Tirés comme des dès sur un grand échiquier
°
Je ferme des portes
Ouvre des fenêtres
Je mâche des mortes
Mange leur salpêtre
Cannibale symbolique
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Je suis une rousse évidemment
Sous mes cheveux trop raides
Le musc en éventail
°
Devant les portes du handicap
J'ai déposé mes organes mes yeux
J'ai sorti tout l'amour
Qui bloquait nos voeux
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J'ai de la frousse certainement
Sous d'autres mots qui m'aident
Le corpus qui me travaille
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S'agit-il du corps ou de la tête
Si tu m'appelais ce soir
Je viendrais à toi
Nue comme un vers
Avec des mots de sable
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Tu ne sauras jamais tout
Je ne tiens pas à tout savoir
Devant tes portes boisées
Moi aussi j'ai poussé
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J'ai quelque-chose à faire
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Je suis une gousse assurément
De celles qui ne se dessèchent
Que pour éviter quelques couteaux
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Je merle des fortes bien gangrenées
Sifflote les dignes
Des hommes et des labeurs
Crème une aorte
Aux mains signées
°
J'ai quelque-chose à dire