Pont du Dognon, haute-Vienne
Je ne célèbrerai plus l'au-delà
mais l'eau de là et d'ici
toutes les pluies rafraichissant les terres et les hommes
et qui ne viennent d' aucun dieu
mais des nuages
des si jolis nuages
Dans les textes religieux
j' y ai lu la détestation de la vie terrestre
et même des hommes
un pessimisme effroyable
une fausse vérité incomparable
Il faudrait expier
et croire en un paradis céleste
et je conteste
Pas de place pour l'art
sinon le religieux
Pas de place pour la pensée
si peu de place pour les femmes
une vision tragique et désespérée des hommes
Voilà ce en quoi je crois
Je célèbrerai l'eau de là et d'ici
de la source à l'océan
plongerai dans les ruisseaux et les rivières
m'égoutterai de toutes les larmes salées
que m'ont imposées les Pères
ma mère
ces femmes croyantes de directeurs
et tous
croyant bien faire
car le croyant a toujours raison
qui n'aura plus jamais la mienne
et ce n'est pas la religion qui m'a rendue gaie et généreuse
mais des hommes et des femmes
et la vie elle-même
cette vie que n'aiment pas les religions
et croyez-moi
je sais lire
même entre les lignes