Il me semble avoir été toutes les femmes
De la putain qu'on taille à coups de pierre
A la femme aimée
Qui déchire les habits de l'amour
De la femme haïe
Au bout de ses chaînes
A une femme aimée
Qui revêt les rubans de ta tendresse.
Il me semble avoir voulu être tous les hommes
Du banni qu'on bâillonne
Des noeuds de l'oubli
A l'homme aimé
Qui déchire les toiles de l'amour
De l'homme haï
Au bout d'un rêve
A l'homme aimé
Qui revêt les auvents de ma tendresse
Il me semble avoir été tous les enfants
Avoir voulu porter leurs mots
Bien au-delà de l'innocence des preux
Il me semble ne plus rien savoir pourtant
Quand le crépuscule noircit mon encre
Quand un éclat de brume
Tranche les rires de l'insouciance
J'ai jeté mes mots
Comme d'autres leurs chiens
J'ai crié que j'étais belle
Même sous mes cris rebelles
J'ai crié que tu étais beau
Même sous tes oripeaux
Il me semble avoir été
Toutes les femmes et tous les hommes
Même le bourreau
Même l'étui de nos peurs
La hauteur du glacier
La brûlure du feu
Une main tendue
Et celle qui se retire
Il me semble avoir été prise dans un tourbillon
Avoir tourbillonné comme une girouette
Avoir été l'oeil du cyclone
Et sa colère
Mais la sève de nos clones
Et leurs vies si fières
Il me semble avoir été toutes les nuits
Et les jours incertains
Toutes les pluies
Et leurs voix au matin
L'amour qui vaut lien
L'aube, la lumière et la brise
Il me semble avoir été poète
Et pris mes rêves pour le réel
Et toute vie pour une balancelle
Et au soir de refermer mon livre
Pour en écrire un autre
Il me semble n'avoir rien été
Être restée aussi nue qu'un vers à boire
N'avoir rien perdu ni gagné
Savoir seulement qu'un jour qui passe
Est un jour à aimer
Et que le chagrin qui nous lasse
Est le rire de l'enfant
Comme le pas d'un géant
Qui s'écarte de la douleur
Pour s'en défaire, la dépose.
De la putain qu'on taille à coups de pierre
A la femme aimée
Qui déchire les habits de l'amour
De la femme haïe
Au bout de ses chaînes
A une femme aimée
Qui revêt les rubans de ta tendresse.
Il me semble avoir voulu être tous les hommes
Du banni qu'on bâillonne
Des noeuds de l'oubli
A l'homme aimé
Qui déchire les toiles de l'amour
De l'homme haï
Au bout d'un rêve
A l'homme aimé
Qui revêt les auvents de ma tendresse
Il me semble avoir été tous les enfants
Avoir voulu porter leurs mots
Bien au-delà de l'innocence des preux
Il me semble ne plus rien savoir pourtant
Quand le crépuscule noircit mon encre
Quand un éclat de brume
Tranche les rires de l'insouciance
J'ai jeté mes mots
Comme d'autres leurs chiens
J'ai crié que j'étais belle
Même sous mes cris rebelles
J'ai crié que tu étais beau
Même sous tes oripeaux
Il me semble avoir été
Toutes les femmes et tous les hommes
Même le bourreau
Même l'étui de nos peurs
La hauteur du glacier
La brûlure du feu
Une main tendue
Et celle qui se retire
Il me semble avoir été prise dans un tourbillon
Avoir tourbillonné comme une girouette
Avoir été l'oeil du cyclone
Et sa colère
Mais la sève de nos clones
Et leurs vies si fières
Il me semble avoir été toutes les nuits
Et les jours incertains
Toutes les pluies
Et leurs voix au matin
L'amour qui vaut lien
L'aube, la lumière et la brise
Il me semble avoir été poète
Et pris mes rêves pour le réel
Et toute vie pour une balancelle
Et au soir de refermer mon livre
Pour en écrire un autre
Il me semble n'avoir rien été
Être restée aussi nue qu'un vers à boire
N'avoir rien perdu ni gagné
Savoir seulement qu'un jour qui passe
Est un jour à aimer
Et que le chagrin qui nous lasse
Est le rire de l'enfant
Comme le pas d'un géant
Qui s'écarte de la douleur
Pour s'en défaire, la dépose.