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J'ai traversé des champs et une alouette m'a accompagné de son chant puissant
Et prolongé.
Puis, j'ai bifurqué et longé une bétulaie légère et aérée.

Au bout du chemin escarpé menant à la lande, il m’attendait, l’homme à la tête Buissonneuse, sommeillant au milieu de la bruyère en fleurs.

Je me suis agenouillée et j’ai caressé ses joues pleines du soleil avec la fronde d’une Fougère. Il a ouvert les yeux, m’a souri et m’a tendu ses bras épais et nus Recouverts d’une fine toison brune.

Je me suis étendue sur son corps et nous avons assisté émerveillés à la naissance de Nos désirs, des jumeaux, mâle et Femelle, qui se ressemblaient et se confondaient En tous points.

L’amour a fait le reste, et la nature fait bien les choses
Et les êtres.

La lande a retenti de nos cris. Elle en a tremblé puis rugi  alors qu’un grand éclair Blanc a traversé le ciel et elle s’est tue, comme épuisée, laissant la place à une Linotte mélodieuse.

De gros lézards gris et verts se prélassaient au soleil et une longue couleuvre verte et Jaune s 'est glissée entre deux affleurements de serpentine, se confondant avec les tons luisants de la roche.

Un busard vigoureux a fendu le ciel et un azuré fin et bleuté s’est envolé d’une Gentiane mauve.

La lande nous a offert alors ses vastes bras fleuris et chauds et nous a engloutis dans sa sieste profonde, à l'ombre d'un bouquet de genévriers.

Quand son repos fut achevé, elle nous a envoyé de petits carabes noirs et Scintillants qui ont couru le long de nos jambes enlacées. Nous nous sommes levés Et elle nous a fait cadeau d’un couple de chevreuils élégants qui ont jailli d’un Bosquet et ont tourné leurs têtes graciles et rousses vers les notres avant de Bifurquer dans les bosquets. 

Nous avons imprimé nos baisers sur un affleurement marbré tout rond et lisse avant De la quitter.

L’homme à la tête buissonneuse aimait son amie au moins autant que j’aimais mon Compagnon, mais il y a parfois de ces corps et de ces âmes qui n’ont de cesse de Fusionner et qui ne peuvent faire autrement que de se rejoindre.

Nous n’avions aucune honte.
Nous étions heureux.
Nous étions beaux.

Nous savions que nous risquions nos couples respectifs, mais je vous l’ai dit, il y a Des âmes et des corps jumeaux que rien ne peut séparer et, quand ça arrive, ils se Reconnaissent au premier regard.

C’est ainsi et il faut le savoir.
Tag(s) : #Textes en prose
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