Apaisée
Au calme
Dans ce corps de logis étroit
Qui ne m’appartient pas
Le jardin a cuit
En porte les stigmates
Confinement fatal
Pour mes semis
15 tomates
Quelques poignées de radis
De framboises réduites
Ne suffiront pas à mon autonomie
ALIMENTAIRE
Je n‘en rêve pas
Ni n’en cauchemarde
Il m’arrive de m’inquiéter
Mes joies sont trop vives
Je me suis levée ce matin
Avec des jambes raides
Et trop courtes
ça effraie un peu
Ça ne dure pas
J’ai fait des courses trop loin
J’ai fait des courses trop lourdes pour les porter
Trop lourdes pour le cou
Et les épaules
Me suis fait une promesse
JAMAIS PLUS DE COURSES SANS UN CADDIE
Est-ce cela vieillir
Même avant l’âge
Avant l’âge par rapport à qui ?
Avant l’âge par rapport à quoi ?
Avant l’âge pourquoi ?
Mis une journée à m’en remettre
Écouter son corps
Qui ne prévient pas toujours
Il faudrait vivre au ralenti
Sans gestes brusques
Il faudrait vivre en douceur
Seulement en douceur
Vivre en douceur dans la violence du monde
Ma violence du monde peut diffèrer de la tienne
On me dit lucide
Trop peut-être
Je préfère la lucidité cruelle à l’aveuglement