Entre recherches de travail et 14 °, j'écris...

Photo aléatoire, choisie pour son arche.

La bonne nouvelle, on m'a proposé un logement qui sera refait à neuf et isolé. En attendant, j'ai décidé de ne plus chauffer pour faire des économies et lave la vaisselle à l'eau froide, me teint les cheveux moi-même, les coupe et loupe, me lave au gant car il fait un peu juste pour les douches, etc. Je "déconsomme" et si le mot n'existe pas, je l'invente mais à priori, il doit exister. Je "déconsomme"  sans tristesse ni désespoir. Suis devenue une vraie pauvre assistée donc. La peur est passée puisque je me rassure en "déconsommant".

Sans travailler, hormis recherches d'emploi et écriture, et c'est du travail, je vais vous l'avouer, j'ai bien moins de douleurs et évite tout cachet. Je peux me reposer quand j'en ai besoin.  J'ai le temps pour faire des exercices. je fais des siestes. Ma santé va nettement mieux sans travail ni formation mais sont-ce des choses à écrire ? Je prends le risque. Ce qui ne m'empêche pas de chercher du travail, merci.  Vu les réponses, toutes négatives pour le moment, reconnaissons que la situation actuelle n'est pas des plus favorables. je dors toujours bien une fois endormie et calée  par 3 oreillers. Un sous la nuque, un pour soutenir une épaule, un entre les genoux sinon je bascule et souffre.

Pour m'encourager, un vieux texte...

" ça y est ! J'ai perdu le mémo, la mém, la mé, il me semble bien que j'ai perdu quelque chose !
Mais quoi ?
...
Où suis-je ? Damned ! Je suis tombée au beau milieu d'une page toute blanche et j'ai mal à la racine des cheveux. Mes doigts se crispent. Le stylo tourne entre mes doigts. Je me gratte la tête. J'ai beau regarder de tous les côtés ! Tout est blanc, pur, vierge ! Vertige ! No woman's land. Je suis seule, toute seule et dans un silence total, irréel, terrible. Angoisse ! Me ressaisir. Est-ce un rêve ou un cauchemar ?
Où sont passés les gens, les autres ? Où êtes-vous donc passés ?

Et très vite, le manque ! Un manque terrible ! Il faut quelque chose, un décor, de la matière, un arbre par exemple, un châtaignier pourquoi pas ? Il me faut un chemin pour ne pas m'égarer, un chemin de conte peut-être. Il me faut de la couleur, un arbre d'un vert tendre, un sentier gris ou roux, un ciel hâlé par l'aurore ou noirci par mon encre. Il me faut une présence, un brigand, un loup, un écureuil ou une fée, un puceron ou une belette. Il me faut une atmosphère, une forêt touffue, une clairière ensoleillée, une futaie mystérieuse, une cabane inconnue. Il me faut une intrigue, il me faut une forme et des précisions, il me faut une foi et un élan, il me faut un rire peut-être ou une chanson, un personnage secondaire, une galette, et...

PS :  Mon corps s'habitue et chaudement vêtue, je n'ai pas froid. Je ressemble à une clocharde. Vous ne me verrez pas...) Si j'arrivais à me faire publier, avec contrat, je déclarerai, ne vous en faites pas, je ne suis pas corrompue personnellement, mais ce n'est pas gagné non plus, et il y a tant de gens qui écrivent et qui écrivent très bien.

Je n'ai nul besoin de l'arche de Noé quand j'ai toujours eu celle de l'écriture, celles des autres et la mienne ainsi que celle de la nature... Et j'ai l'amour de mes proches, ce qui n'est pas rien.  J'ai vu tant de familles  dont les membres se jalousaient, parfois se haïssaient, que je ne ferai jamais partie de ces gens-là.