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J'ai adopté un jour un jeune fauve pour mes enfants
Pour leur  faire un cadeau de Noël
Une  véritable lionne abandonnée aux poils longs et hirsutes
Une orpheline

Je n'avais jamais vu de près de félin si sauvage et si sale
Des gitans me l'avaient cédé contre un billet  par un matin froid de décembre

C'était un fauve d'hiver
Un fauve solitaire

Il nous suivait partout comme un chien
Répondait à son nom
Nous suivait même dans les bois

Il ne fallait pas le toucher
Sauf quand il l'avait décidé
Il ne fallait pas le toucher longtemps

Il avait peur des enfants inconnus 
Et les attaquaient s'ils l'approchaient trop près
Il nous mordait, nous griffait
Il m'attaquait aux mollets pour me demander à manger

Le fauve dormait sur notre lit
Sur  nos cous, sur nos jambes, lové dans le creux de nos ventres
Et si nous bougions
Il mordait les couvertures de rage
Il devenait parfois un fauve volant

Tapi dans un coin obscur
Il revenait en catimini
Si nous faisions semblant de dormir

Il sortait de l'immeuble le soir
En rampant dans les escaliers
Et nous attendait invisible chaque matin
Dissimulé dans l'arbre le plus proche de l'habitation
 
Ce fut la seule bête que nous rêvâmes d' assassiner
Ou de perdre dans la forêt

Un petit pour l'amadouer?
Elle nous fit un mort-né
Et une dépression
Sous antibiotiques, elle survécut 3 jours
Et alla mourir dans la chambre des enfants
C'est moi qui l'ai trouvée
Et bien, j'ai pleuré

Étoile filante
C'était son nom
Ce fut la plus jolie chatte que nous ayons jamais rencontrée
Et la plus odieuse


 
Tag(s) : #Textes en prose
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