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Je suis fatiguée

Tu sais

Et c'est toi qui te couches

 

Je suis


Mais c'est toi qui te coupes

 

Ne suis-je déjà plus

Que l'ombre de toi-même?

 

Un scorpion

Dans le sable de tes yeux

 

Venge-toi!

Ô vous les adorateurs des Dieux!

Que leur avez-vous mis dans la tête?

 

Monstres et femmes sacrifiées

 

A vos folies

Vos peurs

Vos lâchetés

Vos paresses

 

C'est l'écriture qui m'éloigne

Maintenant

 

Glissement de terrains

Claques tectoniques

Notes corsées concotées au goût de tes indifférences

Impuissances

 

Rageuses

 

Tu m'as perdue par orgueil et égoïsme

Jalousie peut-être


Ou simplement

Ignorance

 

Vous nous cruciciez

                     lapidez

                     effacez

Plus sûrement que le Christ dans lequel vous vous mirez

 

Je suis une feuille d'automne

Un mille feuille émietté

 

 

Une tortue suspendue

Planquée sous l'écorce d'une noisette

 

Une tortue volante

 

Une femme qui a accouché

D'un homme nouveau

Imprévisible

Endormi

 

Dors l'enfant qui ne veut grandir

Ni mourir

 

Dors

 

Homme ou femme

Dors

 

Je n'ai plus la force de te bercer

 

Mon drapeau blanc s'est déchiré

 

Plus de guerre

Ni de paix

 

Le calme

Je n'aspire qu'au calme

 

Je sèmerai une forêt de feuilles colorées

J'y collerai des étoiles filantes en plein jour

Des oursins de terre

Des oursons dans des nids d'oiseaux

De petites racailles ça et là le nez en l'air et le verbe au doigt

Des enfants des zup avides d'apprendre

Des mères et des pères entre deux eaux

Des amants épris

Des gueux plus heureux

Des HLM en aubier

Des fils d'Ariane et d'arondes

Des hirondelles nègres

Des martins -pêcheurs de lettres

Des chemins de maraude

Des sentiers en travers

Des parfums de littérature

Des pas fins d'artistes

Des clowns et des bouffons

 

J'y collerai ce que je peux

Des images en réaction

Les sourires des pendus avant leur pendaison

Les rêves des uns et des autres en germination

 

Rien n'y sera fini

Aucune terminaison

Aucun déterminisme

Aucun mouroir

Un vaste foutoir peut-être

Avec des vieux dans des brouettes

Qui mâchonneront de l'herbe

Des chewing-gums à la morphine à la demande

 

Et plus ni Dieux, ni maîtres

Je rêve

 

Et plus ni feux

Ni guerres

Que d'air!

 

Laissez-moi rêver un peu ce soir

Quand vous nous menez au chaos

Quand vous nous contez l'apocalypse

 

Laisse ma peau Calliste

Nul besoin de m'enrichir

Garde tes rêves de petit bourgeois

Quand nous ne voulons que vivre dignement


Quand à la gloire et au pouvoir, nous préférons nous émerveiller de la beauté d'un lys


 




 

 


 


 

 

Tag(s) : #pauséie
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