Les silences sont des fuligules
Qui bectent un ciel
Trop chargé d'enluminures,
ô soleil! Cesse de leur brûler les yeux!
Les stigmates sont des éphémères
Qui s'envolent à l'aube
Et avalent la nuit
Qui les fait mourir.
Leurs nuits sont plus laides que vos jours.
Les violés sont des violes d'amour
Qui se consolent en échos
Et se consument en lueurs.
Viole-moi! Viole- moi d'amour!
Les femmes voilées sont de longs oiseaux
Aux ailes coupées
Dont on a bandé les yeux.
Oubliez vos chants! Piafs!
Les enfants mal-aimés
Sont des chiots abandonnés
A la laisse trop courte.
Grrrr! Fais-moi des câlins...
Où je mords!
Les sans-papiers sont des hommes
Passe- murailles sans visages.
Où sont leurs places? Où sont leurs traces?
Qui sont ces nomades sans noms?
Ces démons?
Les simplets sont des miroirs déformants
Dans lesquels on a peur de se perdre
Et d'y retrouver l'enfance.
J'ai peur!...de dégrandir! ou... dégrandissez-moi!
Les filles de bien des joies
Sont de bien tristes somnambules
Auxquelles on a tranché le fil,
Et elles s'écrasent! Splatch!
Ou bien planent,
Ce qui revient au même...
Les poètes sont tous et toutes à la fois.
Violez-nous poètes!
Violez-nous d'amour!
Et de lumières!