La reste capée

Il me reste ces toits d'amitié et d'amour
Il me reste mes doigts pour tailler des beaux jours
Et funeste est ma croix à railler vos influx



J'ai perdu mon roman à ne croire en l'histoire
Mais rendu son talent à la femme d'ivoire
J'ai fondu sans argent mes deux âmes maîtresses



Il me reste des voix des initiés des abat- tours
Il me reste ma voie pour tracer nos contours
Et alpestre est mon choix pour aimer le soleil



J'ai percé l'inconscient sur une épine noire
Et bercé les enfants que nous fûmes bien tard
J'ai mué au trait lent où la mère se meurt



J'ai crevé le corset qui m'enserrait la peur
Et fait saigner l'accès qui me menait à mon néant
Hi han.



Il me reste tous ces poèmes,
Tous ces "on sème"
Je dois semer mes mots
Comme d'autres les chantent