Puisque toi tu me laisses écrire
Je vais terminer
Et le vent qu'il fera
Puisque l'amour se renouvelle
Je vais reproduire
Le chant des dipladénias
J'ai trop porté
Les lois de vos différences
Sur un dos bien trop étroit
Vos Dieux vengeurs
Aux bracelets étrangleurs
Tout autour de mes bras
J'ai du travail précaire
L'un des plus ingrats qui soient
Il m'a offert un collier ouvert
Et un sourire
Celui des gens d'en bas
Il a connu la violence
Et une guerre
Qui ne le concernait pas
Ma voiture est en panne
à peu près tous les deux mois
Je n'emprunterai pas à mon banquier
J'irai à pied en vélo
Ou sur des radeaux de mimosas
Ne vois-tu ma pauvreté
Comme un bijou
Mon humanité en bouquet de redoux
Les rires de mes filles
Accrochés autour de mon cou
Je suis la voix d'un pauvre
écrasé par une crise qui n'existe pas
Il va falloir choisir ton camp
Madame
Nous maudire nous accepter
Et ce avant ton trépas