Petit bonhomme de verre
J'ai peur de te casser
Peur d'en être éclaboussée
Petit bonhomme
Je t'aime
De loin
De loin de près quelle importance
Du foin au pré
Les corps aux anges
J'ai rencontré des gens très riches
Au moins par rapport à toute la face des autres
Ils avaient des yeux de braise mais éteints
Un sourire démoniaque
Un souffle glacial
Leurs mots m'ont glacée dès mon arrivée
Ils étaient constitués exactement comme tous
Sauf au poitrail
Un trou béant
à la place du cœur
Je pouvais voir au travers
Ils déambulaient sans buts ni désirs ni amour aucun
De temps-en-temps
De grands nuages très noirs de jalousie sortaient de leurs cerveaux
Des tortillons de colère de sang
Des pierres de mots jamais exprimés
De vieux couteaux ébréchés
Des chats morts ou des oiseaux
Des masques grimaçants
Des rires lugubres
Des lambeaux de fièvre
Quelques ormeaux
Je suis sortie chercher un peu d'air
J'en ai trouvé un planqué derrière un mur
Il m' a soufflé
Il y a très longtemps
Leur cœur s'est incendié
Ils ont eu si mal qu'ils l'ont arraché